« Celui qui ne comprend rien à l’art est un malade » (E. Ionesco)

« Il y a des gens qui n’ont aucun don littéraire, en quelque sorte ce sont des malades. Celui qui ne comprend rien à l’art est un malade. Moi je ne comprends rien à l’économie politique, bien que je l’ai étudiée. Il est certain qu’un étudiant de première année ou un simple ouvrier spécialisé ayant une pratique syndicaliste connaissent mieux que moi les questions de l’économie politique. Je pose la question: qui fait partie du peuple, eux ou moi ? Ne pas aimer l’art, ne pas aimer la littérature n’est rien d’autre qu’une maladie morale, la marque d’une déshumanisation. Heureusement, la grande majorité des hommes politiques occidentaux aiment la littérature et l’art. Je ne suis pas loin de penser qu’ils sont sensibles et tolérants du fait qu’au fond d’eux-mêmes ils ont une âme d’écrivain. Ce ne semble pas être le cas des hommes politiques qui dirigent les régimes totalitaires… » (Eugène Ionesco, Interview introductive, Bibliothèque Laffont des grands thèmes, thème « mouvements littéraires d’avant-garde », Paris: Robert Laffont-Grammont, 1976, pp.67-68)